Mardi 7 avril, sous la conduite de Madame Vignal de la Société Historique de Rueil-Malmaison nous avons visité le Musée Franco-Suisse.
Il est situé dans l’ancien poste de garde de l’ancienne caserne des Gardes Suisses, corps d’élite de l’Ancien Régime chargé d’assurer la garde et la protection du roi. La caserne des Gardes Suisses à Rueil-Malmaison est appelée aussi Caserne Guynemer.
Le Musée, inauguré le 9 novembre 1999 en présence de son Excellence Bénédict de Tscharner, Ambassadeur de Suisse en France, est le seul qui raconte l’histoire des Gardes Suisses au service du roi de France.
Le nombre de Suisses ayant choisi de servir les Rois de France pendant trois siècles et demi est estimé à un million de soldats dont six cent mille sont morts au combat ou des suites de leurs blessures.
C’est en 1444 que le futur Louis XI apprécie la valeur des soldats Suisses. La première compagnie des Cents-Suisses est créée en 1497, celle des Gardes Suisses en 1567. Jusqu’en 1616 ces compagnies n’ont pas d’existence permanente. Elles sont levées à la demande du Roi puis licenciées la paix revenue. Ce n’est qu’en 1616, au début du règne de Louis XIII, que les Gardes Suisses deviennent des régiments d’élite permanents attachés à la personne du Roi et s’installent en région parisienne.
Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :
- garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises,
- maintien de l’ordre à Paris et en Ile de France,
- participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment.
Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant.
En 1755, le roi Louis XV ordonne la construction de trois casernes pour les loger.
L’architecte Charles Axel Guillaumot construit la caserne de Rueil, en même temps et sur le même modèle que celles de Courbevoie et de Saint-Denis. La caserne agrandie au début du XIXe siècle, est la seule des trois casernes à exister encore aujourd’hui. Elle est classée monument historique depuis 1973.
L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). La destruction du régiment ne marquera pas la fin définitive de la présence suisse à Rueil. Sous la Restauration, de 1816 à 1830, la caserne retrouvera deux bataillons de Gardes suisses.
Le petit musée, illustre un des aspects peu connus des relations franco-suisses. Comme d’autres paroisse de la région, durant des décennies, la population de Rueil vécut au contact des Gardes-Suisses qui faisaient partie intégrante de la vie quotidienne locale, au point de s’intégrer aux familles ruelloises. A la veille de la Révolution, les baptêmes, mariages et décès figurant sur les registres paroissiaux de Rueil concernent des Suisses dans la proportion de 10 à 12 %.
A Vanves, nous trouvons également dans nos registres paroissiaux de nombreux actes concernant des Gardes Suisses logés chez les Vanvéens, comme il n’est pas rare de trouver sur les actes de baptême un nom de parrain ou de marraine suisse. Ils font principalement partie des compagnies de Reding, de Machet, de d’Affry, de Castella ou de Reynold. Encore quelques saisies des relevés des registres et nous pourrons bientôt les présenter plus en détail…
Organisé sur deux niveaux, le musée permet de découvrir quelques uniformes, des figurines, des peintures, des gravures, des documents, écrits de la main de Gardes Suisses. Il retrace l’histoire de ce régiment.
Rez-de-chaussée :
L’histoire des Suisses au Service de la France dès Charles VII et jusqu’à la fin du 18e siècle, l’histoire détaillée des douze régiments suisses.
1er étage :
La fin des Gardes Suisses, les troupes suisses après 1792 et la création de la Légion étrangère par Louis-Philippe, sur la base des régiments suisses, en 1831.
Sylvie Descaves